Prenant son verre à la main, le condamnateur s'approcha d'Ebaras :
- "Je cherche un Maître-Mot, "lui chuchota-t-il...
Les condamnateurs, sur l'ensemble du territoire de Manguo, étaient éminemment craints et respectés.
Maître-d'oeuvres de la justice, ils faisaient à la fois office de juges et de bourreaux : les mots du condamnateur tuaient.
Un homme qui dit "je le jure", jure de ce fait par la simple prononciation du mot. Un homme qui dit "je te maudis", le fait effectivement au même instant.
Un condamnateur qui dit "je te condamne à mort", vous tue dans la seconde.
Mais leur pouvoir était un pouvoir de justice : aucun condamnateur n'avait jamais usé de son terrible pouvoir à des fins personnelles. Cela l'aurait tué aussi certainement qu'un coup de poignard dans le coeur.
C'est pourquoi, ce matin-là, aucun des compagnons d'Ebaras ne s'inquiéta en voyant s'approcher la haute silhouette de l'homme en noir. Ils ne craignaient rien. Ils ne faisaient l'objet d'aucune enquête.
Le condamnateur s'approcha, attira un tabouret d'une main sûre et s'assit.
- "Je m'appelle Pimmim", dit-il.
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