Nul n'avait pu retrouver l'enfant et la mère, mais on entendait de plus en plus parler des Ecouteurs.
Des gens les avaient rencontrés. Ceux qui leur avaient parlé ne s'en remettaient pas. Certains avaient eu de la chance et avaient été interrompus, qui par l'appel d'un ami, qui par les cris d'une femme acariâtre. Ils s'en étaient bien tirés.
Ceux qui avaient été jusqu'au bout du processus étaient terriblement atteints.
Un après-midi, Pimmim, condamnateur officiel du secteur de Dièze, où se trouvait le Lexikon, vint chercher Ebaras. Il souhaitait lui montrer l'état des malades.
Tous avaient été regroupés dans un hospice de la ville, jusque là seulement peuplé de quelques vieillards vagabonds.
Quant Pimmim, suivi d'Ebaras, pénétra dans l'endroit, le terrible spectacle les fit s'arrêter net. Des centaines de personnes, hommes, femmes et enfants, étaient là, assis ou couchés, indifférents, le regard vide.
Sans l'aide des soignants réunis autour d'eux, ils n'auraient pas mangé. Ils étaient langés comme des nourrissons. Incapables de maîtriser leurs fonctions.
Aucun d'eux ne prêta d'attention à la moindre parole d'Ebaras, qui y mettait pourtant la plus grande quantité d'énergie âmuelle possible.Aucun amour, aucune tendresse ou compassion ne les atteignait. Ils étaient fermés au monde.
Quand Ebaras, épuisé, s'assit, Pimmim s'approcha et posa sa main sur son épaule :
- "Il est l'heure d'entamer le combat", dit-il."Nous ne pourrions avoir de meilleur allié que vous et vos compagnons. Venez demain à Shebacq. Le Cénacle vous recevra."
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