jeudi, septembre 07, 2006

la bagarre

- "Foutrebleu! Je vais te faire avaler ta..."

Le barbu qui hurlait cette phrase n'eut jamais le temps de la terminer.
Il s'effondra, un pichet d'avîme en travers du nez.
Le petit blond qui l'accompagnait, à moitié chauve, avec sa ridicule queue de cheval, avait déjà sorti ses armes de poing. Redoutables bagues aux pointes hameçons, bolas courtes pour entraver son adversaire : c'était de toute évidence un mercenaire Ravanor, et il allait se battre avec un entrainement inégalable.

Les soulauds du fond de salle reculèrent. Courageux, mais pas téméraires.
Il se souvenaient tout à coup qu'ils avaient des choses à faire, par exemple aller embrasser leurs femmes et enfants. Ce qui allait bien surprendre ces derniers.

Le blondinet laissa échapper un rictus :

- "Alors, on fait tout de suite moins les malins, hein?"

Un des buveurs, plus fou ou plus avîmé que les autres, s'élança à sa rencontre d'un pas hésitant.
Il ne fit pas trois pas : le Ravenor avait lancé ses bolas, qui s'étaient enroulés autour des jambes de l'homme, déjà en équilibre instable.
Le mercenaire s'approcha et fit miroiter, juste sous son nez, les terribles bagues de combat. Si elles entraient dans la chair de l'homme, elles en emporterait la moitié en ressortant.

Le bravache à terre prit un air terrifié, alors que le Ravenor avançait. Toute la salle bruissait d'un silence forcé.

- " KHAAAALIS!"

La voix d'Ebaras avait perçé les tympans de tous les spectateurs.
Touché droit au poignet et au front par ses ondes, le mercenaire laissa tomber ses armes et s'effondra à genoux.

Ebaras s'avança et vérifia son état de santé : sa vocation était de guérir, non de tuer. Puis il se retourna, rassuré sur le sort de sa victime,et chercha des yeux sa patiente. Rien.
L'enfant et la mère avaient disparu.

Personne ne les avait vu sortir.

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